Sur une saison hivernale habituelle, il faut arpenter le domaine à l’aube ou à la tombée de la nuit pour trouver Guillaume Coquart, dameur et responsable damage du domaine skiable d’Abondance. Passionné et consciencieux, le jeune papa nous emmène à bord de son engin pour découvrir sa profession.
Retrouver notre chauffeur sur une pente enneigée de près de 30° quand celui-ci est originaire de Somme, l’une des régions les plus plates de l’Hexagone, ça fait sourire forcément. Guillaume Coquart a 33 ans. Davantage que chauffeur dameur, il est même désormais responsable damage du domaine skiable d’Abondance. Voilà 5 ans que cet enfant du Nord a décroché ce poste convoité. « Les places de dameurs sont chères ! » Conducteur d’engin de formation, Guillaume et son épouse se sont installés en Haute-Savoie il y a sept ans. Un choix orienté justement pour pouvoir saisir une opportunité qui se présenterait. « J’ai postulé plusieurs fois jusqu’à décrocher un remplacement ».
Un métier-passion, comme pour la grande majorité de ses collègues, découvert lors de ses vacances en station avec sa bande de copains. « Je ne connais pas un dameur dont la seule motivation soit d’avoir un salaire à la fin du mois. On est tous accrocs à notre métier ». Avec ce plaisir de pouvoir observer, en quelques instants, les fruits de son travail. Guillaume n’a pas suivi de formation spécifique « même si elles existent ». Comme beaucoup, il a été formé, sur le terrain, par un ancien dameur expérimenté, garant d’un savoir-faire. « On te donne toutes les combines écrites nulle part ! Mais il faut bien 3-4 voire 5 ans pour vraiment avoir une maîtrise complète du métier ».
Principale difficulté : développer une lecture précise de la neige sur chaque versant, chaque piste. Le travail minutieux de cet or blanc varie ainsi selon la fréquentation des pistes du jour, la température, l’ensoleillement, la qualité de la dernière chute ou encore la hauteur de la couche. On fait tous les réglages en cabine en fonction de notre expérience et de notre ressenti. On décide par exemple de la force exercée par la fraise sur le sol ou de la profondeur sur laquelle « gratter ». Non, notre métier ne consiste pas à s’amuser à faire des aller-retour ! (Rires). »
Seul dans sa cabine chauffée, accompagné par la musique -et plus par le bruit assourdissant de la machine comme il y a 30 ans-, Guillaume récite chaque jour d’hiver sa partition d’artisan de la neige. Isolé dans cette bulle de 10 tonnes, il a le privilège de profiter du domaine skiable presque pour lui tout seul. « En dehors de cette saison particulière, on dame soit le soir, soit le matin en cas de nouvelles chutes de neige. Mon moment préféré ? Quand je suis dans la machine ! Peu importe l’heure, l’atmosphère est magique et les paysages différents tous les jours. J’ai conscience d’être chanceux… » Une chance ? Une opportunité plutôt qu’il a su se créer, lieu le natif d’Amiens. Et qu’il souhaite de tout cœur à ses deux fils qui rêvent de suivre les même traces (de damage évidemment) que leur papa.
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Une réponse sur « MON MÉTIER ? CHAUFFEUR DAMEUR À ABONDANCE »
Avec toutes nos excuses Guillaume ! On fait la correction. Belle journée